Pour couvrir toutes ses activités planifiées en 2017, le Programme élargi de vaccination (PEV) de la RDC cherche un financement de l’ordre de 248,2 millions de dollars américains.

Pour couvrir toutes ses activités planifiées en 2017, le Programme élargi de vaccination (PEV) de la RDC cherche un financement de l’ordre de 248,2 millions de dollars américains.

Matadi/Kinshasa, 08 décembre. Dans un effort pour évaluer la mise en œuvre de son plan d’action opérationnel (PAO) 2016 et pour préparer celui de 2017, le PEV – Programme élargi de vaccination – de la RDC cherche à mobiliser plus 248,2 millions de dollars américains qui seront utilisés pour la mise en œuvre de ses principales activités. Celles-ci couvrent les aspects de l’approvisionnement en vaccins de qualité, la logistique, les prestations de services (PEV de routine et Activités de vaccination supplémentaires), la surveillance épidémiologique, la communication du risque (incluant la mobilisation sociale et l’engagement des communautés), et la qualité des données.

L’annonce a été faite samedi 03 décembre 2016 par le Dr Guylain Kaya, Directeur du PEV aux termes des travaux de six jours de la revue annuelle des activités du PEV pour l’année 2016 ayant réuni plus de 80 experts à Matadi (Chef-lieu provincial du Kongo Central, situé à 350 km au Sud-ouest de Kinshasa). Il a félicité chacun des participants pour avoir “contribué de manière constructive et sans complaisance à l’analyse des résultats obtenus au cours de l’année 2016 par rapport aux objectifs fixés, pour enfin mieux préparer le PAO 2017 du PEV’’, plaidant dans le même temps pour une forte mobilisation en faveur de l’accès à la vaccination des enfants.

‘‘Après une année 2016 fort chargée avec de nombreuses épidémies enregistrées à travers le pays, des progrès notables ont été notés par la RDC en concordance avec les cibles du Plan d’action mondial pour les vaccins (GVAP) tels que le maintien du statut de pays libre de polio, l’implication financière du gouvernement dans les activités et l’achat des vaccins montrant une appropriation de plus en plus effective et l’introduction de nouveaux vaccins’’, a indiqué le Dr Dah Cheikh lors de son intervention au nom des membres du Comité de coordination inter agence. Il a également réitéré l’engagement résolu des partenaires du Ministère de la santé publique à mobiliser davantage des ressources additionnelles afin de lutter contre la mortalité infantile dans le pays. 

Les participants, dont une cinquantaine était venue des services centraux et provinciaux des Ministères de la santé publique, du budget, du Parlement (députés nationaux), et des autres institutions publiques connexes, ont travaillé d’arrache-pied du 28 novembre au 03 décembre avec l’appui technique et financier des principaux partenaires du PEV (OMS, UNICEF, Gavi, l’Alliance du vaccin, PATH, Fondation Bill & Melinda Gates, GIZ, Sabin Vaccine Institute, PROSANI Plus, CNOS, SANRU, Croix-Rouge de la RDC et Village Reach etc.). L’OMS y était représentée par une délégation de huit personnes conduite par le Dr Dah Cheikh, coordonnateur du Programme EPI au Bureau Pays de RDC. 

Avec cet effort budgétaire conséquent qui nécessitera un décaissement de 248,2 millions de dollars américains couvrant plus de cent activités identifiées à mener sur la période de l’année 2017, le PEV s’est engagé, avec l’appui de ses partenaires, à s’attaquer avec efficacité aux problèmes prioritaires liés à la prestation des services tels que la faible proportion des zones de santé (24%) ayant réalisé au moins 80% dans tous les antigènes; la réduction du nombre élevé d’enfants non ou insuffisamment vaccinés dans les pays (environ 161.746  en DTC3), etc.  

‘‘L’unité statistique que nous poursuivons est que chaque enfant congolais exposé à la maladie, où qu'il se trouve, puisse accéder au vaccin contre toutes les maladies évitables par la vaccination’’, avait souligné le Dr Mukengeshayi Kupa, Secrétaire général à la santé publique lors de l’ouverture des travaux le 28 novembre 2016. Il avait exprimé son inquiétude face à la ‘‘persistance du nombre toujours élevé des enfants toujours insuffisamment ou non vaccinés, dans des zones de santé où les couvertures vaccinales demeurent basses’’. 

Pour lui, il était ‘‘indispensable, à la faveur de cette revue annuelle, que nous puissions trouver des solutions efficaces qui permettent d’améliorer les couvertures vaccinales dans l’ensemble du pays  afin de maintenir la proportion d’enfants non vaccinés à moins de 10%’’. Selon le PEV, les résultats de couverture vaccinale montrent que les objectifs fixés au niveau national n’ont pas été atteints pour presque tous les antigènes à l’exception du  DTC-HepB-Hib1, DTC-HepB-Hib3, VAR et VAT2+.

Quant aux aspects logistiques, le PEV espère provisionner 190 millions de dollars pour remédier à la faible disponibilité des vaccins et d’autres intrants, contribuer aux coûts opérationnels sur le terrain et renforcer la chaine du froid sur l’ensemble du pays afin de vacciner encore davantage d’enfants congolais. 

Ces ressources qui restent encore à mobiliser, permettront de couvrir l'entretien de la chaîne du froid, les coûts opérationnels liés au transport et à la distribution de vaccins dans les établissements de santé dans les 517 zones de santé du pays, ainsi que la formation des professionnels de santé aux services de vaccination.

Dans le domaine de la surveillance des maladies, l’OMS demeure un des partenaires clés qui appuie le Gouvernement. Le financement estimatif à mobiliser est de de l’ordre de 5,3 millions de dollars américains pour les activités planifiées en 2017. L’OMS est également un des contributeurs majeurs du PEV, et est plus que jamais aux côtés du Ministère de la santé publique et de tous les autres acteurs dans ce partenariat renforcé qui a su démontrer son efficacité. Pour faire face aux difficultés budgétaires de plus en plus sérieuses, un appel a été également lancé à d’autres partenaires, par un effet de levier complémentaire, en vue d’accroître leur engagement financier dans ce domaine précis en ce moment de diminution des ressources financières. 

Depuis  décembre 2011 jusqu'à ce jour, la RDC  n’a notifié aucun  cas de poliovirus sauvage (PVS). La date du début de paralysie du dernier cas de poliovirus dérivé du vaccin (cVDPV2) remonte au 4 avril 2012 dans la zone de santé de Kabondo-Dianda dans la province du Haut-Lomami. Le pays  a été certifié libre de circulation du PVS depuis le 25 novembre 2015.

Pour maintenir ce statut d’interruption de la circulation du PVS, la vaccination de routine devrait être renforcée, et dans le même temps, les activités de vaccination supplémentaires de qualité basées sur l’analyse du risque devraient également être planifiées et organisées, incluant le renforcement de la surveillance épidémiologique et une communication en faveur  de la vaccination. 

Dans ce contexte, un engagement fort des organisations à base communautaire dans les activités de communication en faveur de la vaccination de routine est plus que jamais l’une des activités clés nécessitant également un cofinancement conséquent dans le PAO 2017 du PEV.

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Pour des informations supplémentaires, veuillez contacter :

Dr Allarangar Yokouidé, Représentant de l’OMS en RDC, allarangaryo [at] who.int 
Dr Dah Cheikh, Coordonnateur EPI, OMS RDC, cheikhd [at] who.int 
Eugene Kabambi, chargé de communication, OMS RDC, kabambie [at] who.int

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PHOTO 1 (archive) : Une fillette congolaise recevant son vaccin lors des journées nationales de vaccination (JNV) polio organisées en RDC avec l’appui technique et financier des partenaires du Gouvernement. OMS/Eugene Kabambi

PHOTO 2 : Le secrétaire général à la santé publique - au centre - prononçant son allocution lors de la revue annuelle PEV 2016, à Matadi, en présence des représentants du Ministère provincial de la santé (à gauche), du réseau des parlementaires pour la vaccination et du comité de coordination inter agence (à droite). OMS/Eugene Kabambi

PHOTO 3 : Vue des participants à la revue annuelle des activités du PEV 2016 en la salle polyvalente, Hôtel Ledya de Matadi. OMS, Eugene Kabambi

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